Ce livre a été écrit par le Dr Françoise Heitz, vétérinaire et diplômée en phyto-aromathérapie et acupuncture. Son livre intitulé « La bible des soins naturels pour le cheval, le poney et l’âne », édité en 2014, est devenu une référence en médecine non conventionnelles sur les chevaux. L’ouvrage traite de façon globale des différentes médecines alternatives qui peuvent être dispensées au cheval en fonction de différentes pathologies, soit pour compléter les soins vétérinaires conventionnels ou pour soigner des maux courants.
Ce livre commence par « Les bases de la santé de votre animal » avec en premier lieu un rappel sur les besoins naturels du cheval et son bien-être. En effet, la santé de l’animal repose en premier lieu sur les bonnes conditions de vie proposées à votre cheval avec suffisamment d’espace pour se mouvoir quotidiennement et la compagnie d’autres chevaux.
De plus, l’auteure rappelle que l’entretien du cheval est essentiel pour assurer sa santé et son bien-être. Le pansage régulier, les soins des pieds et l’hygiène dentaire font partie intégrante de ce processus.
Puis l’auteure aborde « L’alimentation du cheval » qui est la « clé de voute », comme elle l’indique, de la santé du cheval. Une alimentation équilibrée, adaptée aux besoins spécifiques du cheval, est indispensable pour prévenir les maladies et soutenir sa santé globale. Il est crucial de comprendre comment le cheval se nourrit pour apprendre à bien le nourrir. Le fractionnement de la ration et une régularité des repas sont par exemple des éléments importants pour éviter de laisser l’estomac vide plus de 3 heures, et ainsi éviter les ulcères gastriques.
Les différents aliments et leur distribution sont ensuite abordés. Les aliments riches en fibres tels que l’herbe, le foin, la paille et les branches d’arbres sont essentiels pour le cheval et forment la base de son alimentation du cheval. Les céréales, comme l’épeautre et l’orge concassée, peuvent être utilisées en complément énergétique occasionnel. De plus, l’eau joue également un rôle crucial dans l’alimentation du cheval. En effet, ce dernier peut boire entre 30 à 80 litres par jour. Il est donc primordial de lui fournir une eau de qualité. Une section de ce chapitre sur l’alimentation est également consacrée aux vitamines, minéraux et oligoéléments sont des éléments essentiels.
Puis, un chapitre important du livre est consacré aux plantes toxiques pour le cheval. Pour aider les propriétaires à identifier ces plantes et à reconnaître les symptômes associés en cas d’ingestion par le cheval, un tableau récapitulatif des principales plantes toxiques est fourni dans le livre. L’auteure insiste sur le fait que le risque d’ingestion de ces plantes n’est pas à négliger et que tout symptôme suspect doit être pris au sérieux, justifiant ainsi un appel immédiat à un centre antipoison vétérinaire.
Cette première partie, qui est essentielle pour établir les bases d’une bonne gestion de la santé et du bien-être du cheval, se conclut par un chapitre important sur la gestion de « la santé du cheval au quotidien ». On y apprend à décrypter les signes inquiétants indiquant un problème de santé. Par exemple, des changements de comportement ou alimentaires, un aspect général modifié ou des symptômes inquiétants tels que la diarrhée ou la toux doivent être surveillés attentivement. Des indicateurs médicaux tels que la température, la fréquence cardiaque, la couleur des muqueuses et l’état d’hydratation sont également décrits pour évaluer la santé de votre cheval et si besoin faire intervenir le vétérinaire.
Nous entrons ensuite dans le cœur du sujet concernant les « Médecines Naturelles » appliquées au cheval. Cela commence par une définition de la naturopathie, qui considère le cheval dans sa globalité en adoptant une approche holistique, et propose des médecines naturelles pour préserver ou rétablir son état de santé en recherchant l’équilibre optimal.
Puis les différentes disciplines des médecines naturelles sont déclinées :
- La phytothérapie qui est l’utilisation de plantes médicinales (herbes) pour prévenir et traiter les maladies chez les chevaux. Les parties de plantes utilisées peuvent être les feuilles, les fleurs, les racines ou les écorces, et elles sont généralement préparées sous forme de cataplasme, de tisane, d’alcoolature, de teinture, teinture mère, de macérat huileux …. Après avoir expliquer comment concevoir chaque type de préparation et leurs durées de conservation, les plantes les plus utiles pour les chevaux sont détaillées.
- La gemmothérapie qui utilise les extraits de bourgeons, jeunes pousses ou radicelles de plantes pour leurs propriétés thérapeutiques. Ces tissus végétaux en croissance sont riches en principes actifs et peuvent être utilisés sous forme de macérats glycérinés pour aider à traiter diverses affections chez le cheval. Les différentes façons de préparer les macérats sont présentées en passant par les préparations du commerce jusqu’aux préparations maison. Puis les macérats glycérinés les plus utiles pour les chevaux sont décrits.
- L’aromathérapie qui implique l’utilisation d’huiles essentielles extraites de plantes pour leurs propriétés thérapeutiques. Les huiles essentielles peuvent être utilisées par inhalation, application sur la peau ou ingestion contrôlée pour aider à soulager certains maux chez le cheval. Cependant, l’auteure met en garde contre une utilisation trop hâtive des huiles essentielles sur le cheval, car ces animaux sont assez sensibles à cette forme de médecine. Il insiste sur le fait que certaines associations bénéfiques pour d’autres espèces, en particulier les vaches, ne doivent pas être directement transposées au cheval. L’auteur nous met également en garde concernant certaines huiles essentielles toxiques pour le cheval, notamment celles contenant du phénol, ainsi que celles interdites en compétition équine. Il souligne l’importance de ne pas improviser dans ce domaine et rappelle toutes les précautions nécessaires dans l’ouvrage. Par la suite, les huiles essentielles les plus utiles pour le cheval sont présentées, accompagnées des indications et contre-indications spécifiques à chaque cas.
- L’hydrolathérapie qui utilise les eaux florales ou hydrolats, qui sont des sous-produits du processus de distillation des huiles essentielles. Les hydrolats sont moins concentrés en principes actifs que les huiles essentielles et peuvent être utilisés de manière sûre pour apaiser ou traiter diverses affections chez le cheval sans les effets secondaires qui peuvent exister pour les huiles essentielles.
Puis dans le chapitre suivant, les autres remèdes naturels sont aussi présentés et détaillés comme : l’argile, le gel d’aloès, l’extrait de pépins de pamplemousse etc …
Ensuite, les médecines énergétiques sont abordées. Elles ont pour objectif de restaurer l’énergie vitale des chevaux. Les médecines suivantes sont décrites et en particulier les spécificités pour les chevaux :
- L’homéopathie qui est basée sur le principe de la similitude, c’est-à-dire que des substances provoquant des symptômes chez un individu sain peuvent être utilisées pour traiter des symptômes similaires chez un individu malade. Les remèdes homéopathiques sont hautement dilués et agissent sur le principe de la stimulation des mécanismes de guérison naturels du corps.
- L’isothérapie séquentielle, qui est basée sur le même principe que l’homéopathie, mais qui utilise des processus de dilution différents.
- Les élixirs floraux (fleurs de Bach) qui sont des préparations à base de fleurs qui visent à équilibrer les aspects émotionnels et mentaux du cheval. Ils sont utilisés pour traiter les troubles émotionnels et comportementaux et peuvent aider à soulager le stress et l’anxiété.
- L’acupuncture qui est une pratique de médecine traditionnelle chinoise qui consiste à insérer de fines aiguilles, ou à stimuler manuellement, des points spécifiques du corps pour activer le flux d’énergie (qi) et rétablir l’équilibre du corps. Cela peut être utilisé pour traiter différentes affections et déséquilibres chez le cheval.
Enfin, les possibilités de l’ostéopathie (bien connue des cavaliers) et de la médecine quantique sont abordées, cette dernière étant encore au stade de la recherche et réservée aux thérapeutes. Il est important de noter que l’isothérapie séquentielle, tout comme l’homéopathie, est controversée en médecine conventionnelle en raison de son manque de preuves scientifiques solides. Les preuves cliniques de son efficacité restent limitées, et son utilisation doit être effectuée sous la supervision d’un vétérinaire qualifié, de préférence spécialisé en médecine complémentaire et alternative pour animaux.
La dernière partie de l’ouvrage est consacrée à la prise en charge des maux les plus courants, en tenant compte des limites de l’automédication. Après un chapitre sur les différents dosages et les méthodes de préparations maison, les différentes affections sont abordées. Les problèmes de santé les plus fréquents chez le cheval font l’objet d’un chapitre spécifique, où les possibilités d’aromathérapie, d’hydrolathérapie, d’homéopathie, de phytothérapie, etc. sont décrites en détail, avec les points d’acupuncture également indiqués en cas de besoin.
Les sujets abordés incluent : Le poulinage, Les pathologies digestives, Les pathologies respiratoires, Les pathologies de l’appareil locomoteur, Les pathologies cutanées, Les traumatismes et plaies, Les troubles du comportement, Le cheval âgé, les autres pathologies, et Le parasitisme chez le cheval.
Le dernier chapitre dédié au parasitisme chez le cheval est particulièrement intéressant. L’auteur nous alerte sur l’apparition de résistances chez les parasites envers les différentes molécules présentes sur le marché, en raison de l’abus de leur utilisation. Pour cette raison, la phytothérapie et l’aromathérapie peuvent être de bonnes solutions de remplacement pour lutter contre le parasitisme de manière plus responsable et durable. L’auteure propose des solutions dans ce sens.
Conclusion
Ce livre est véritablement une référence complète qui vous initie aux médecines naturelles. Il vous permet d’acquérir une certaine autonomie dans la préparation et l’utilisation de nombreux remèdes naturels, tout en étant conscient des limites où l’appel au vétérinaire est nécessaire. Les soins naturels peuvent être un complément précieux aux soins vétérinaires conventionnels, mais ils ne doivent en aucun cas les remplacer en cas de problèmes de santé graves.
J’apprécie tout particulièrement ce livre qui occupe une place importante dans ma bibliothèque. La recette à base d’huiles essentielles pour chasser les insectes et celle pour calmer la dermite estivale de mes chevaux sont particulièrement utiles. De plus, les adresses mentionnées à la fin de l’ouvrage pour se procurer des produits de qualité sont très pratiques.
L’auteure souligne à juste titre tout au long du livre que l’utilisation de ces médecines alternatives chez les chevaux doit être entreprise avec prudence et sous la supervision d’un professionnel qualifié, tel qu’un vétérinaire spécialisé en médecine complémentaire et alternative pour animaux. Chaque cheval est unique, et les traitements doivent être adaptés à leurs besoins individuels et à leur état de santé.
Ce livre m’a également donné envie d’approfondir mes connaissances sur les médecines naturelles, non seulement pour mes chevaux mais aussi pour moi-même et mes proches. Pour cela, je me suis également procuré un autre livre publié par le Dr F. Heitz, mais cette fois-ci sur l’utilisation des médecines naturelles pour les êtres humains ! Il s’intitule « Plantes et huiles essentielles : soins au naturel – recettes faciles pour toute la famille ». Je trouve que les livres du Dr F. Heitz sont vraiment pratiques à utiliser, car elle les conçoit en s’appuyant sur sa propre expérience, ayant été malheureusement atteinte par la maladie de Lyme, et les médecines naturelles l’ont aidée à gérer sa maladie (voir son ouvrage intitulé « La maladie de Lyme – Prévention, diagnostic, solutions »).
La bible des soins naturels pour le cheval, le poney et l’âne